vendredi 9 mai 2008

• Tu es foudroyé ! - Bernard


- Bernard, comment ça s'est finit pour toi ? Comment ça s'est passé ? Est-ce qu'il est possible de décrire cet ultime moment ?

- A aucun moment je n'ai envisagé que c'était pour moi ce dont on parle là, la réalisation. Un jour où je lisais Nisargadatta, que j'avais lu on va dire cinquante fois auparavant, il y a eu un déclic qui a fait que... C'est pas vrai, c'est pour moi ? Moi aussi je pourrais ?! Donc, ce n'est pas qu'une compréhension. Il y a une part de compréhension, puis ça se transforme en un déclic qui va plus loin que tout ça en fin de compte.

- Qui va plus loin que quoi ? De l'idée, du mental ?

- C'est un prise de conscience. Des prises de conscience, tu en fais toute la journée, mais celle-là est plus forte. Comme si j'ai pris un éclair. L'instant de réalisation, c'est pareil : tu es foudroyé. Alors celui qui me dit que ce n'est pas un événement ?! Faut qu'il voit...

Foudroyé, comme si la conscience est en train de réaliser, de comprendre - mais le mental n'est pas là, ça change tout. Il n'interprète pas dans cet instant là. Je décris un instant qui va vite, au ralenti... - la conscience est en train de réaliser comment les choses sont vraiment, sans l'interprétation. Imagine, ça n'arrive pas souvent ! Là, la conscience, comme le dit si bien Nisargadatta, est toujours conscience de quelque chose, et quand elle n'est pas consciente de quelque chose, il n'y a plus de conscience. C'est l'êtreté tout court.
Conscience du monde, avec toi dedans, la vie particulière, et tu vois que tu es là-bas. A l'instant où c'est compris, ta compréhension est dissoute. Il n'y a plus de contenu dans la conscience ; ça se transforme en êtreté, et tu es foudroyé. Qui es foudroyé ? Tu verras bien.
Plaff, ça fait ça ! C'est ça la réalisation. C'est un événement extraordinaire ! C'est un feu d'artifice. C'est le volcan qui pète en fin de compte...


Quand on voit ce qu'on est, on n'a pas envie de changer quelque chose, mais on a envie de témoigner de ce qu'on a vécu et dire que c'est évidemment pour tout le monde, sans l'idée qu'on en a. Quoi de plus simple que ça ? On est là définitivement.

C'est tellement fort que... les mots ne suffisent pas en fait.

Extraits choisis pour Éveil Impersonnel,
tirés du CD La recherche du bonheur,
publié chez Les Deux Océans

3 commentaires:

KT a dit…

"C'est tellement fort que...les mots ne suffisent pas en fait."
Extraordinaire de sincerite. L'eveil : une veritable explosion indescriptible. Foudroye ! Car toutes les "descriptions" d'eveil ne sont-elles pas que...des mots ? Tout ce que l'on peut decrire ne sont-ils pas que les obstacles qui l'empeche de se produire ?

Dans le Silence...
KT

KT a dit…

Je souhaiterais aussi recommander deux ouvrages aux "chercheurs", traitant de deux traditions non-duelles, l'Advaita Vedanta et le Ch'an, qui sont a mon sens, remarquables :
Embrasser l'immortalite (Amrut Laya)
Methode pratique pour se liberer du faux
Sri Siddharameshwar Maharaj (Maitre de Nisargadatta)
Les Deux Oceans

La Voie du Bambou
Boudhisme Ch'an et Taoisme
Yen Chan
Almora

Et, Patrice, merci de cet espace d'expression que vous nous offrez, ainsi que pour tous ces textes inspirants que, pardonnez-moi l'expression, vous nous "mitraillez" sans relache !

Bien a vous tous,

dans le Silence...

Anonyme a dit…

Merci Patrice pour ce blog que je lis depuis quelque temps.
E merci kt pour les références

Adrien