vendredi 27 novembre 2009

• Il n'y a rien à connaître pour être - Bernard




Bernard,
Nisargadatta a dit : "toute connaissance est conceptuelle et donc fausse. Ayez une aperception directe de la connaissance et abandonnez la quête de la connaissance." Il s'oppose à toi lorsque tu me dis de mettre toute mon ardeur dans ma recherche de vérité. A quoi bon chercher puisque toute connaissance est fausse ?


Bernard : Lorsque Nisargadatta a donné la réponse que tu cites il s'adressait à une personne capable d'entendre cela tel que c'est dit. A une autre personne, il aurait pu donner une réponse totalement différente dans la forme... Il en est toujours ainsi.
Alors oui, et encore oui et toujours oui, il n'y a aucune connaissance à acquérir pour être le Soi ou être tout court ou encore pour être ce que l'on est déjà. On ne peut pas devenir ce que l'on est déjà ; ce qui est, est depuis toujours ; connaître, c'est simplement être.
Tout cela pour te dire qu'on peut énumérer des paroles, des citations pendant des heures voire des jours, des années et alors ?
A mon tour, je te dis également d'abandonner la quête de la connaissance, mais que veut dire abandon, que signifie connaissance ?
Où est l'idée de l'abandon, où est l'idée d'une connaissance quelconque dans le sommeil profond ? Qui abandonne quoi et qui connaît ?
Ce que je te dis en ce moment sont également des concepts, mais comment le dire autrement ?
Il faut bien, tant qu'il y a un individu qui pour le moment est identifié à cette vie particulière, utiliser un langage qui est malgré tout adapté pour cela.
Oui, tout est concept, mais cela n'est vrai qu'une fois vécu.
Oui, il n'y a rien à connaître pour être, mais cependant il faut passer par un cheminement dans lequel un individu cherche, doute, comprend, apprend et tous les verbes qui vont avec cette recherche pour qu'un jour il se rende compte enfin que tout cela n'est peut-être pas très important, puis... plus du tout.
Mais c'est le résultat d'un vécu sans lequel aucune prise de conscience n'aurait été possible.

≈≈≈≈≈≈≈

Cher Bernard,
Pourquoi donc ces grands Maîtres comme Ramana, Ramakrishna, Nisargadatta et d'autres meurent-ils de cancer ? Est-ce à cause du karma d'autres dévots qu'ils prennent sur eux ?... Des Êtres aussi admirables ne devraient pas mourir de la sorte. Et ne me dites pas que ce corps n'est rien ! Qu'a-t-on à gagner à souffrir et finir aussi tragiquement ? La guérison miraculeuse existe bel et bien. Pourquoi ne pas donner comme exemple l'harmonie du corps ?
Bien à vous.


Bernard : Ce n'est pas que le corps n'est rien, tant que l'on est convaincu d'être ce corps il est même très important, et il est vrai que de tout façon il vaut mieux le garder en bonne santé.
Mais, et Ramana l'a dit à de nombreuses reprises aux dévots qui, comme vous, refuseraient de le voir souffrir, que pour lui il n'avait pas d'importance car il savait être bien au-delà. Il a même répété souvent qu'il ne fallait pas prendre ce corps pour Ramama. Que peut-on dire de plus ? En quoi l'harmonie du corps serait-elle un exemple pour la recherche du Soi ? Car j'espère que la motivation de votre courrier est bien la recherche de votre véritable nature. Quelle guérison faut-il souhaiter ? Celle d'un corps qui de toute façon finira par mourir, ou la guérison de cette terrible maladie qui est l'identification au corps ?
Le vrai miracle serait de réaliser pleinement cela. Vous dites : "des Êtres aussi admirables ne devraient pas mourir de la sorte"... Qui prétend que Ramana est mort ? Pensez-vous que Ramana ait été perturbé un seul instant par le départ naturel de son corps ? Alors que le corps meure d'un cancer ou d'un arrêt cardiaque ou autre motif, quelle importance ? Ramana certes n'a pas donné comme exemple "l'harmonie du corps", mais n'est-ce pas normal puisque son magnifique message est justement : Vous n'êtes pas ce corps !
Cordialement.

Extraits tirés de Tout est parce que vous êtes - Correspondance et témoignages en quête du Soi
Éditions les Deux Océans


3 commentaires:

vincent a dit…

Merci Patrice.
Bernard est vraiment simple direct, il le dit lui même "n'ayons pas peur des mots". Son CD est très éloquent et direct, comme un vent frais, une petite brise il est rafraîchissant.
C'est "le coeur même qui parle"! Avec lui seul ce que nous sommes se reconnaît, il n'y a plus de problème, le mental peut jacasser nous ne sommes pas le mental, ni le corps. Son Témoignage est direct comme celui de Ramana.

Anonyme a dit…

Patrice, merci d'alterner ainsi les témoignages d'horizons si divers..tous expriment la même " chose" mais certains me sont plus accessibles dans leur formulation et les franco-phones en font partie.
Francine C

Jean-philippe a dit…

bernard : A quoi bon chercher puisque toute connaissance est fausse ?

si on observe tranquillement on vois que ce n'est pas la conaissance que nous cherchons en réalité mais le "connaisseur" que nous ne pouvons pas trouver parce que ce n'est pas un objet , c'est notre vrais nature .. l'aperception de la quete de la connaissance est ainsi la quete du connaisseur .. audela de cette quete il n'ya ni perception ni aperception ..

jean-philippe