mercredi 24 octobre 2012

• "Accident divin" - Guy Mauchamp


Parler de l'éveil, mettre des mots sur ce qui est au delà des mots est une vraie gageure. Mais voilà,... un poisson souhaiterait parler de l'immensité de l'océan à d'autres poissons qui croient avoir oublié l'immensité de l'océan.

Mon intérêt pour la spiritualité remonte à mon adolescence où je lisais des livres comme le Bagavad Gita, le Livres des morts Tibétains, auxquels je ne comprenais pas grand chose. Parallèlement je pratiquais le yoga et la méditation. Jusqu'au jour où, sans aucun avertissement est survenu un premier "accident divin" : les notions de temps et d'espace se sont simplement évanouies spontanément, apparaissant pour ce qu'elles sont ; de simples concepts et non ce qu'est la réalité. Il n'y avait plus les notions habituelles d'intérieur et d'extérieur, ni d'écoulement du temps, il n'y avait qu'un présent, éternel et radieux qui contient toutes les manifestations de l'univers. Voyant que ce vécu d'Unité n'était pas partagé par mon entourage et qu'il ne peut être réellement décrit, je n'en ai pas parlé pendant de longues années.

Ma vie a ensuite été gratifiée par d'autres expériences d'unité dans lesquelles il n'y a pas de séparation où que les sens se tournent. Ce n'était pas quelque chose que "je" faisais, mais "cela" se produisait très naturellement. Ce vécu de non-séparation présentait à chaque fois le goût de l'absolu.

Ces expériences ont eut leur déroulement, souvent un instant bref mais toujours en ayant un parfum d’éternité. Puis la croyance en l’identité séparée «Guy Mauchamp» est revenue mais accompagnée d'un grand désir de compréhension au sujet de ma nature spirituelle. Si l’absolu a été goûté, mon esprit n’était pas aligné avec une claire compréhension de ce vécu, impliquant croyances et confusions et donc de multiples questions.
Si bien qu’a débuté un parcours de rencontres avec des personnes dites «éveillées». La lecture opiniâtre de leurs livres et des dialogues directs avec Francis Lucille, Marianne Dubois, Stephen Jourdain, Jean-Marc Mantel, Douglas Harding, Thierry Vissac, Wayne Liquorman et enfin Ramesh Balsekar en Inde m’ont progressivement conduit à une clarté dans laquelle il n’y a plus de questions.

Voir aussi cette page.
Découvrez le (nouveau) blog de Guy Mauchamp, que nous saluons chaleureusement : Carnet d'éveil.

mardi 23 octobre 2012

• La conscience nous est inhérente - Bentinho Massaro


A propos de cette vidéo

Dans cet entretien avec Renate McNay de Conscious TV, Bentinho Massaro revient sur sa propre expérience d'éveil. Très tôt, il découvrit cette vérité : qu'en fin de compte, quel que soit l'état d'esprit dans lequel on se trouve, que nous soyons en train de méditer ou que nous soyons déprimé ou joyeux, il y a toujours en nous ce « quelque chose » qui reste toujours inchangée, une conscience qui ne nous quitte jamais. Si celle-ci  devient présente en nous, nous arrivons à faire l'expérience  d'une joie de vivre naturelle quand bien même nous serions déprimés ou inquiets.

A propos de Bentinho Massaro

Le parcours spirituel de Bentinho Massaro a commencé très tôt à l’âge de 16 ans quand il s’est mis à chercher de façon active, l’Eveil et la Réalisation de soi. Il était poussé par un désir intense, celui de connaître la source de la vie, celui de découvrir  cette "présence naturelle", comme il l’appelle, qui n’est jamais affectée par les aléas et les différentes circonstances de la vie. 





Voir l'intégralité de cet entretien sur le site Connaissances sans frontières.

lundi 22 octobre 2012

• Hanté par sa propre absence - Monko



Retrouvez d'autres vidéos sur la page du Petit Mas.
Site de Monko : Propos sur le Dharma

mercredi 17 octobre 2012

• Aucune réalisation - Tony Parsons


Pourtant, ce qui a accompagné cet incident a été une prise de conscience d'une telle étendue simple et d'un contenu si révolutionnaire qu'il m'a laissé impressionné et tout à fait seul.

Une des choses que j'ai pu voir est que l'illumination arrive quand il a été admis qu'elle ne peut pas être accomplie.

Les doctrines, processus et les sentiers progressifs qui cherchent l'illumination exacerbent seulement le problème en renforçant l'idée que le moi peut trouver quelque chose qu'il suppose avoir perdu. C'est ce même effort, cet investissement dans l'identité du soi qui recrée constamment l'illusion de la séparation de l'unité. C'est le voile que nous croyons exister. C'est le rêve d'individualité.

Cela ressemble à quelqu'un qui imagine être dans un trou profond dans la terre et, pour s'enfuir, creuse plus profond et plus profond, en lançant la terre derrière lui et en recouvrant la lumière qui est déjà là.

L'effet probable de cet effort extrême pour devenir ce que je suis déjà, est que finalement je me laisse tomber par terre épuisé et me rende.

Dans ce lâcher prise une autre possibilité peut survenir. Mais la tentation d'éviter la liberté par la sanctification de la lutte est très attrayante.

La lutte dans le temps n'entraine pas la libération.

La vie n'est pas une tâche. Il n'y a absolument rien à atteindre sauf la prise de conscience qu'il n'y a absolument rien à atteindre.

Aucun effort ne persuadera jamais l'unité d'apparaître. Tout ce qui est nécessaire est un saut dans la perception, une facon de voir différente, déjà inhérente mais non reconnue.

mercredi 10 octobre 2012

• Le souffle de l'absolu - Mooji


Le souffle de l’absolu est une série de dialogues entre Mooji et des chercheurs de vérité. Ces dialogues ont eu lieu ces dernières années, en hiver, à Arunachala, la colline sacrée près de Tiruvannamalai, une ville d’Inde du Sud.

Mooji témoigne ici, dans un style simple et direct, de la vérité universelle de l’advaita vedanta : notre moi est l’absolu lui-même. Il expose la vraie nature du Soi, indiquant les pièges communs à la reconnaissance claire et durable de l’unique vérité que nous sommes. Mooji sait guider le chercheur à travers et au-delà des premiers obstacles du doute, de la résistance, de la peur et de la confusion, et dans la clarté irréfutable de l’Être.
Les satsangs avec Mooji nous rappellent que nous sommes déjà libres en ramenant notre attention sur la Conscience sans qualités dans laquelle apparaît la manifestation. Pour ceux qui y sont ouverts, cette reconnaissance permet de se désindentifier de l’irréel.
Ce livre est une invitation à entrer dans le feu de la découverte de soi-même.
L'auteur

Anthony Paul Moo-Young est né le 29 janvier 1954 à Port Antonio, en Jamaïque. Il a rejoint l'Angleterre en 1969 pour y retrouver sa mère à Brixton, dans la banlieue de Londres. Il a travaillé de nombreuses années dans le « West End » de Londres comme portraitiste de rue, puis comme peintre, artiste de vitrail et enseignant. Il était connu sous le nom de « Tony Moo », mais depuis un certain temps il est affectueusement appelé « Mooji » par les nombreux chercheurs et amis.

Fin 1993, Mooji se rendit en Inde. Tandis qu'il était à Rishikesh, un lieu sacré aux pieds de l'Himalaya, il allait faire une rencontre décisive, celle du grand maître advaitin Sri H.W.L. Poonja, appelé par ses disciples « Papaji ». Mooji resta quelques mois auprès de Papaji et il subit un profond changement de conscience. Après la mort de son maitre, il commença à enseigner.
Depuis 1999, il anime des rencontres (satsangs) en Europe, en Amérique du Nord, au Brésil et en Inde. Mooji est un des enseignants de l’advaita vedanta les plus connus aujourd’hui sur la planète. Ce livre est son premier livre en français.
Extrait du livre

On qualifie souvent votre propre Maître, Papaji, de maître advaïtain. Nombreux sont ceux qui reconnaissent à Sri Ramana Maharshi, qui est le Gourou de Papaji, le mérite d’avoir fait revivre à notre époque moderne cette ancienne philosophie non dualiste. Puis-je vous demander ce qu’est l’Advaïta ?

L’Advaïta parle de Vous, de qui vous êtes ou de ce que vous êtes.  Le principal intérêt majeur de l’Advaïta est que vous n’avez aucun besoin d’une formation religieuse, aucun besoin de croire en quoi que ce soit. Des gens de tous horizons viennent à l’Advaïta et sont les bienvenus. Il suffit d’avoir dans le cœur l’aspiration de se connaître soi-même ou d’être libéré de la souffrance, pour que n’importe qui réalise la Vérité vers laquelle pointe cette  philosophie ancienne et pratique.

La voie de l’Advaïta est directe dans la mesure où elle pointe d’emblée vers la Vérité,  dès le tout premier instant. Tout d’abord, elle pointe vers le fait que vous êtes complets tels que vous êtes ; puis elle commence à vous guider vers la fin de la souffrance.

Il n’y a pas de chemin. Voilà la Vérité ultime. Alors que cette compréhension s’approfondit, un grand soulagement se produit. Ici il ne vous est pas dit que vous devez être dignes de faire ce voyage, que vous devez méditer quotidiennement, que vous devez vous engager ou être forts. Tout ce que fait ce genre de conseils, c’est de vous mettre devant un travail à accomplir avant même que vous ayez commencé votre investigation. La grande différence entre l’Advaïta et beaucoup d’autres voies – qui présument au départ que vous êtes votre mental, que vous êtes limités et que vous devez faire quelque chose pour vous délivrer – est l’absence de toute pratique spirituelle. L’Advaïta vous montre dès le début que ce que vous êtes vraiment a toujours été libre. Vous êtes directement tournés vers la réalité de l’Être à jamais parfait et immuable – votre Soi profond.  D’abord, découvrez la Vérité, puis faites tout ce qui plaît à votre cœur.

Il y a donc une grande liberté dans l’Advaïta.

Il n’y a pas seulement une grande liberté, il y a une Liberté totale.  Pourquoi ?  Parce que l’Advaïta fait remarquer que la liberté n’est pas quelque chose que vous pouvez gagner.  La liberté est ce que vous êtes.

Alors, dans cette liberté, comment les émotions sont-elles considérées et gérées ?

Les émotions ne sont que l’expression de l’Être universel. Tout, et pas seulement les émotions, mais aussi toutes les actions, les pensées, les mouvements, tout est inclus dans cette merveilleuse expression de l’Être. L’Advaïta ne se focalise pas sur l’interprétation d’un mouvement particulier. Peu d’attention ou d’importance est donné à ce ‘jeu des vagues’. Un espace est accordé aux émotions pour qu’elles s’expriment, épuisent leur expression et trouvent à nouveau la paix dans l’Être.

La présence et le jeu des émotions ne sont pas la mesure de la pure Conscience que vous êtes. Celui qui est éveillé à la Vérité n’est plus identifié à un quelconque objet, une quelconque pensée, personne ou émotion. Il ne souffre plus d’aucune déception car il est libre de toute attente. Il est un avec le courant naturel de la manifestation, avec la danse naturelle de l’énergie cosmique telle qu’elle apparaît dans ces corps. Bien que les conditionnements puissent encore se manifester, il n’y a aucune association intérieure avec eux. Le concept même de conditionnement étant lui-même reconnu comme une pensée, il se dissout peu à peu avec le temps.

J’ai pratiqué le yoga et la méditation. Venir à un satsang et lire des textes sur l’Advaïta me perturbe un peu.

C’est naturel. Le mental est perturbé, parce que le mental essaye toujours de saisir, de comprendre, d’avoir l’impression de ‘je connais ça’, ‘je comprends ça’, ‘je sais où je vais’. Le mental est vraiment sur une projection linéaire et progressive. Alors, quand il est frappé au début par quelque chose d’aussi simple que la non dualité, où il n’y a nulle part où il puisse aller, rien à ‘saisir’, le mental conditionné est très perturbé, vraiment très perturbé.

Alors, c’est en fait très simple.

C’est même plus simple que simple. Simple implique qu’il y a quelque chose à faire qui n’est pas difficile, mais Ceci existe avant même que l’idée de simplicité vienne à l’esprit. C’est vécu comme difficile parce que vous ne pouvez pas vous sortir de l’esprit la notion que vous êtes limités.

Une multitude de concepts sont ramassés par le mental, et en s’accrochant à ces non vérités nous étouffons notre spontanéité, la reconnaissance de notre Être inhérent. C’est le mental qui dit ‘je ne comprends pas.’ Comment le mental peut-il comprendre la simplicité totale quand sa nature est de rendre complexe ce qui est déjà naturel ?

Qu’est-ce que l’auto investigation ?

L’auto investigation est le miroir dans lequel l’Eternel se reconnaît Soi-même. En regardant avec l’aide de ce miroir, vous parvenez instantanément à connaître qui vous êtes. Non pas qui est votre corps, non pas qui vous croyez être ou qui sont les autres. Non, à travers cette observation se révèle une perception directe non duelle de votre Soi.

Votre Soi n’est pas un objet. Comment le mental peut-il rechercher ou atteindre ce qui n’est pas un objet ? Je ne parle pas simplement des objets physiques. Une pensée est tout autant un objet de perception que toute autre chose matérielle, de même que les sentiments, les images, les mémoires et les sensations. Donc, comment le mental peut-il découvrir ce qui est conscient des phénomènes,  c’est-à-dire votre Soi – l’unique Réalité ? 

Vous êtes conscients de tout ce qui apparaît devant vous sur l’écran de la Conscience. Où est le monde sans vous ? Où sont et que sont les pensées sans vous qui les percevez ? Où sont les expériences sans vous qui les percevez ? Vous êtes la racine et la source de toute expérience. Il ne peut pas y avoir d’expérience sans vous. 

On m’a dit que l’Advaïta Vedanta est l’enseignement spirituel le plus élevé.

En fait et en vérité, l’Advaïta n’est pas un enseignement. Je ne l’appellerais pas un enseignement.Un enseignement implique quelqu’un qui étudie et apprend. L’Advaïta avance directement en demandant « Qui est celui qui va apprendre ? Pouvez-vous apprendre à être vous ? »

Il me semble que de plus en plus de gens recherchent la liberté.

Pour être honnête, il fut un temps où je l’ai cru, puis j’ai vu que la plupart des gens recherchent la satisfaction de leurs projections. J’ai vu qu’ils sont dans le mental et que le mental ne fait que prétendre vouloir la liberté. En fait, le mental ne veut pas du tout de la liberté. C’est la dernière chose qu’il veut, car la liberté tue le mental conditionné. Mais oui, il y a une attirance grandissante vis-à-vis de la découverte spirituelle. C’est une bonne chose, même si au début on commence en faisant des détours. Vous êtes sur le bateau. Vous pouvez passer d’un radeau à un aéroglisseur, puis l’étape suivante monter sur un navire, c’est toujours bien – vous n’êtes pas dans l’eau, vous êtes au moins sur l’eau.Mais toute cette fièvre à propos de l’arrivée d’une grande mutation dans la Conscience universelle ne m’intéresse pas, parce qu’il y a beaucoup d’erreurs sur ce que signifie en fait la Vérité et ce qu’elle Est. Pour la Vérité, il faut vous mettre de côté et vous dépouiller de toutes vos projections, conditionnements et concepts, et lorsque vous êtes complètement dépouillés, ne pas en remettre de nouveaux et rester nus.

Est-ce que l’Advaïta peut rendre le monde meilleur ?

Lorsque vous êtes libres de l’influence hypnotique de vos propres concepts, du conditionnement de votre mental et de vos vaines projections, vous êtes alors vraiment à la disposition de votre Soi. Il n’y aura plus d’énergie intérieure restrictive ou de besoin de manipuler les autres pour satisfaire vos projections. D’une façon ou d’une autre, votre environnement est automatiquement élevé par votre présence. Tout comme les arbres nous procurent l’oxygène pour vivre, et personne ne les en remercie, les êtres qui se sont éveillés à la Vérité irradient une grande paix, une grande communion et un grand amour sans faire aucun effort conscient pour cela. La Paix est leur nature même. Il est dit : ‘Si j’ai une miche de pain et vous en donne la moitié, il m’en reste une moitié, mais si je vous donne toute ma connaissance et mon amour, il me reste toujours toute ma connaissance et mon amour.’ C’est ce qu’est le partage de la Vérité. Vous ne partagez pas des objets, c’est un partage du Sujet, et le Sujet ne peut pas être divisé. Vous êtes Cela.

Donc, pour répondre à votre question, est-ce que l’Advaïta, qui signifie la vraie compréhension et l’expérience de la Vérité, peut aider le monde ? Bien sûr, c’est possible ! Même en recherchant simplement la Vérité vous ne faites pas seulement que vous aider vous-mêmes, mais d’autres êtres sont automatiquement aidés aussi. Lorsque votre mental sera tourné vers le Bien, la Paix, il y aura simultanément une quête pour supprimer la haine, la peur et les désirs, qui sont tous des formes de l’ignorance. Votre recherche est sacrée parce que vous tournez votre visage vers la Vérité et que les gens sont attirés par cette Vérité, qui est un autre nom pour ce que nous sommes.

Ouvrage publié aux Éditions Almora

mardi 9 octobre 2012

• Ce que nous sommes est inaltérable - Somasekha


Nous ne sommes pas l'histoire d'une vie.
Nous sommes la Vie même.

Par un bel après-midi hivernal, alors que je me promenais dans les rues et les jardins d'Amsterdam, le voile se déchira ; le sentiment d'être un individu séparé s'évanouit. Il n'y avait alors plus de temps, ni d'intérieur ni d'extérieur. Plus de sujet ni d'objet. 

Ce que je croyais être le monde apparaissait sous un jour nouveau et dans une fraîcheur insoupçonnée. Au-delà de la frontière duelle, il se révèle comme étant la radiance naturelle de la conscience infinie ; l'expression libre de sa joie, de son extase,  de son amour inconditionnel.

L'amour est le chant de liberté de la conscience ; son parfum de vie ; son sourire divin. Il embrasse toute chose ; il est toute chose.
Dans l'espace ouvert et clair de cette évidence, Il y avait plénitude et éveil à la beauté de la vie.
Plénitude d'avoir retrouvé sa terre originelle ; Plénitude de paix et d'amour ; Plénitude du Cœur. 



Retrouvez Somasekha sur le site L'espace du coeur
Calendrier des rencontres

jeudi 4 octobre 2012

• Nous ne pouvons Le voir, car nous Le sommes - J.C. Amberchele


J.C. Amberchele est le pseudonyme d’un homme incarcéré à vie aux Etats-Unis et qui a trouvé la liberté de l’éveil en prison. 

Ce témoignage hors du commun nous montre comment, poussé par une soif spirituelle intense, il a su trouver dans des conditions terribles le salut dans les enseignements orientaux, en particulier bouddhistes.
Mais ce sont surtout les livres du philosophe et mystique anglais Douglas Harding (1909-2007) qui ont été pour lui le déclic lui permettant de réaliser le cœur de ces enseignements. 
Amberchele nous décrit le profond changement que cette voie a produit dans sa vie et nous montre comment il est possible pour nous tous d’accéder à notre moi profond. 
La lumière que je suis est un livre unique et touchant ; à la fois autobiographique, spirituel et pratique Amberchele a écrit là un véritable guide vers le tréfonds de l’Être, là où toujours nous sommes libres.

L’auteur
J.C. Amberchele est né en 1940 à Philadelphie. Il a été élève dans une école de Quakers, puis dans des lycées en Pennsylvanie et à New-York . Il a obtenu un diplôme en psychologie.
Au début des années 1960, Amberchele a travaillé à mi-temps comme professeur dans une école privée à Honolulu, enseignant les mathématiques et le français.  Arès s’être essayé aux courses automobile, il dût bientôt arrêter par manque de moyens financiers. Il s’est marié en 1965, travaillant brièvement comme vendeur à Honolulu et à Los-Angeles ; il divorça rapidement et retourna à Hawaï. Gagnant sa vie avec des petits boulots, il a commencé à consommer du LSD et a rejoint une bande de hippies vivant sur la plage de Waikiki.
En 1967,  il s'est de nouveau déplacé en Californie du Sud et a cette fois commencé à vendre de la marijuana. Bientôt il se mit à transporter de grosses quantités de drogue dans diverses villes aux Etats-Unis, depuis le nord du Mexique dans des voitures et des avions ; "une carrière" qu’il a suivi pendant 15 ans qui l'a conduit, selon son propre témoignage, toujours plus loin dans le crime et "la folie". Pendant ce temps il s'est marié de nouveau, a eu deux enfants et a beaucoup voyagé fuyant la justice.
Après son arrestation, il a commencé à écrire et à étudier la philosophie orientale. Son premier livre, un roman, a été publié en 2002 aux Etats-Unis (traduit en français en 2008). Il médite régulièrement en prison et a pris ses vœux bouddhistes en 2001. Il est incarcéré depuis plus de 30 ans et ne s'attend pas être libéré bientôt.

Extrait de l'ouvrage
"Toutes les idées que j'avais sur la manière dont les choses fonctionnent en ce monde ne m'ont pas mené bien loin, sachant que j'ai passé plus de vingt années en prison. J'ai reçu la plupart de mes convictions de mon père et de John Wayne, et tout ce qui n'était pas ultra-violent et ultra-cool était, à mes yeux, ultra-problématique. En fait, je vivais dans un état de malaise quasi perpétuel, n'atteignant jamais les idéaux ridicules auxquels j'adhérais sans me poser de questions, appliqués à un ensemble d'espoirs que ni moi ni personne d'autre ne pouvions réaliser : comment je devais agir, comment les autres devaient me traiter ou se comporter entre eux en ma présence, comment les mois et les années devaient tourner en ma faveur.

Inutile de dire que je devenais l'incarnation du garçon obsédé par l'idée de tout contrôler. Et, comme tous ceux qui sont obsédés par le contrôle, j'entretenais un sentiment de vacuité et de fatalité derrière une façade de dureté soigneusement entretenue, menant une guerre permanente entre celui que je pensais devoir être et celui que je pensais être. En plein brouillard, je m'autodétruisais encore et encore, emportant les autres avec moi.
Et puis il y a dix ans de cela, déjà bien avancé dans ma peine de prison, il se trouve que je vis une entrevue de Bill Moyes de PBS avec Joseph Campbell, et je décidais d'essayer la méditation. C'était difficile au début, surtout avec les foules, le bruit et les habitudes d'une cellule de prison, mais je découvris bientôt que durant la méditation j'avais moins d'attentes, sur moi ou sur les autres, comme s'il n'y avait plus d'autres. C'était un espace sans idéaux à réaliser et sans problèmes, un refuge où je n'avais plus à défendre ma volonté égarée. Et à part de rares aperçus sous drogue ou dans les moments de stress quand ma vie était en jeu durant ma longue carrière criminelle, c'était la première fois que je prenais conscience de moi-même, de cette attention simple du "je suis" au centre de ma conscience qui, c'était à présent évident, avait toujours été là.
A partir de ce moment, le mystère devînt la question de savoir comment ce "je" étais né et d'où il continuait à surgir. La vieille façon de penser, selon laquelle je pouvais être une conscience séparée dans un corps et un esprit séparé, était beaucoup trop pénible à accepter. C'était la manière que l'on m'avait apprise, la manière de mon père et celle de tous les autres qui m'avaient servis de repères ; c'était la voie de la contraction, de la confrontation et d'une torture sans fin infligée à soi-même. Il devait y avoir une autre explication.
Ceci me conduisît à six années de lecture compulsive. Je voulais examiner le pressentiment silencieux que j'avais eu depuis ma période LSD dans les sixties, qui s'était manifesté auparavant sous forme de peur, et qui avait ressuscité durant l'entrevue de Campbell : en clair, que toutes les grandes religions véhiculaient à la base un message identique, si clair et si simple que les mots n'était pas nécessaire pour le réaliser. Je soupçonnais que ma perception du monde et ma soi-disant place en son sein étaient des illusions, que la réalité n'était pas ce que moi et la plupart des gens pensions. C'était comme si l'humanité était la victime d'un canular que l'univers avait conçu pour se jouer de lui-même. Et il était clair que ma vie jusqu'ici avait été un combat contre la révélation de ce savoir-là, m'accrochant, pour ainsi dire, aux mensonges que j'avais reçus, me débattant pour éviter la vérité.
Je lisais les textes bouddhistes. Je lisais Gurdjieff et Ouspensky. Je lisais tout ce que je pouvais trouver sur les mystiques chrétiens. Je dévorais Hafiz et Roumi, puis me lançais dans les œuvres des grands sages de l'Inde. Je découvris Wei Wu Wei, puis je revenais au bouddhisme et j'en amassais le maximum. J'étais résolu à tirer cela au clair, ce mystère au cœur du sujet.
Et puis un jour je lis un article de Douglas Harding sur ce qu'il nommait "l'absence de tête", et quelque chose changea brusquement. Harding soulignait que Voir Qui Nous Sommes était simple, si facile que nous passons à côté. Et, en manquant de le reconnaître, nous érigeons des structures philosophiques et religieuses de tailles monumentales, cachant cela d'autant plus. Tout du long, cela se trouve pourtant Ici-même, plus proche que proche.
A ce moment-là je réfléchissais à l'ancienne histoire soufie à propos d'un Mollah Nasrouddin très agité, galopant en ville et s'écriant qu'il avait perdu son âne, jusqu'à ce qu'on lui indique qu'il était assis dessus.
Le message était clair : "Nous ne pouvons Le voir, car nous Le sommes", et les implications étaient bouleversantes. Illusoire - le terme que j'employais pour décrire cette perception du monde dont je me méfiais - apparu soudain comme un bel euphémisme. Elle n'était pas seulement illusoire, elle était à cent pour cent dans la mauvaise direction ! Je n'étais plus dans l'univers; à tous le moins, l'univers était en moi, y compris tous les concepts auxquels j'adhérais à propos d'un supposé "soi-même", corps et esprit. J'étais, comme disait Harding, "Espace" pour l'apparition du monde, Espace qui participait de manière originale à la création de ce même monde ! C'était incroyable !"
Publié aux Éditions Almora