jeudi 7 novembre 2013

• Récit d'une initiation - Patrick Vigneau


En route 

Tout homme sur cette planète a une responsabilité fondamentale. Celle d’évoluer. Et cette responsabilité peut prendre beaucoup de formes différentes.
Pour moi ce fut sous la forme d’un appel spirituel à l’entrée de l’âge adulte, dans les années 1970.
La dimension spirituelle ne fut pas éveillée dans ma jeunesse, alors qu’elle a toujours été présente dans ma vie, s’exprimant par l’art, la philosophie, la quête du beau, la soif de paix, le besoin de liberté, la poésie.
Je ne m’en rendais pas compte alors.
C’était une époque de rêves, d’idéaux, pleine d’espoirs.
Tout semblait possible. De nombreuses routes s’ouvraient devant nous.
Aujourd’hui, la société dans laquelle nous vivons est en crise.
Crise dont on évoque surtout l’aspect économique, mais nous savons très bien que c’est une crise beaucoup plus profonde, une crise de conscience. Car c’est bien la conscience humaine qui produit le système. Les guerres, les injustices, la corruption sont créées par l’homme.
Il y a une urgence impérieuse d’une évolution, d’une mutation des consciences. Non pas selon un rêve transcendantal, mais selon une sagesse très terre à terre. Une véritable sagesse, de cette sagesse qui conduit a faire des choix « justes ». C’est à dire non ego-centré.
En effet, n’est-ce pas l’égoïsme humain qui produit le désastre écologique qui s’annonce ? N’est ce pas l’avidité personnelle qui conduit à promouvoir l’enrichissement comme but de vie ? Soif de gagner de l’argent qui aboutit à des montages financiers provoquant les crashs boursiers et les faillites. La crise financière a été créée par la cupidité et la soif aveugle d’argent. La dictature des marchés financiers ne s’intéresse pas à l’humain, et elle menace très directement la paix sociale.
Le monde avance aujourd’hui en produisant de plus en plus d’inégalités entre les grands riches et le vaste peuple. Est-ce cela le progrès ? Est ce cela que nous voulons ?
Une civilisation qui crée la pollution et favorise l’extinction des espèces est fondamentalement malade. Personne ne peut consciemment défendre ce comportement.

La complexité du monde ne doit pas nous conduire à la passivité. La pire des attitudes est l’indifférence.
Car nous pouvons toujours apporter notre contribution à l’évolution du monde.
Les armes de distraction massive sont de plus en plus dangereuses. Le monde virtuel qui propose une gigantesque
médiathèque est un formidable outil d’information mais aussi d’abrutissement des consciences. L’abreuvement quotidien d’informations tue la réflexion profonde. La jeunesse perd le sens du réel, de l’effort, de la patience, de la relation humaine. Le système éducatif a perdu aussi le sens de la vie véritable, puisqu’on instruit l’enfant pour l’intégrer à un système malade. Et cet enfant se distrait avec multiples écrans afin d’oublier son mal-être.
Une seule chose importe et guide tout : l’économie. Les soins hospitaliers sont soumis à la rentabilité à tout point de vue. L’humain n’est plus considéré qu’en tant que machine dans un système gigantesque ou l’économie est devenu le dieu tout puissant. Les hommes politiques ne sont plus que des girouettes gestionnaires dont le but premier est de séduire l’électeur.

Nous pouvons raisonnablement penser qu’il n’y a rien à attendre de la classe supérieure de la société. Politiques et grands dirigeants ne peuvent envisager de changer les choses, car ils bénéficient de ce gigantesque drame.
A court terme, cela leur profite, financièrement. Ils vivent en castes, en circuit fermé, coupés des réalités. Alors ils bricolent des ajustements pour retarder l’écroulement. Ils manipulent les consciences pour faire croire qu’il n’y a pas d’autre alternative.
L’activité humaine n’est plus que mensonge, fuite du réel, faux-semblant, manipulation.
Comment vivre, sans authenticité, sans une réflexion approfondie sur ce qui nous anime, sans engagement essentiel ?
Et si puissantes que soient les forces qui conditionnent l’individu, l’homme a la faculté de prendre des décisions qui vont influencer son destin. Ce pouvoir de prendre position, de décider ne se perd jamais.

Chaque être humain demeure limité et sa liberté aussi. Cependant, même s’il n’est pas totalement libre par rapport aux conditions qui l’entourent, il conserve la liberté d’interpréter et de prendre position à l’égard de ces facteurs.
Ainsi, chaque personne possède la liberté de changer, et beaucoup plus qu’il ne l’imagine.
Car l’une des principales caractéristiques de l’être humain est sa capacité à créer. Chacun est créateur, chacun peut décider de sortir des habitudes, chacun peut créer des comportements nouveaux. Même si cette capacité est peu utilisée, elle existe.
Chacun est capable de faire des choix différents, à tout point de vue. Chacun peut prendre des décisions afin de changer beaucoup de choses dans sa vie. Et donc dans ce qui l’entoure.
Chacun influence le monde consciemment ou pas. Chacun peut décider de continuer sa vie telle qu’elle est, ou bien de la transformer. C’est là notre liberté.

Et nous pouvons l’exercer ou pas.
Ensuite l’aptitude à réussir dépend souvent de l’intensité de l’engagement.
De plus, j’ajouterai que nos choix, qu’ils soient délibérés ou en réaction à des pressions, sont aussi orientés par une force de vie qui nous dépasse complètement.

Le temps est venu de retrouver la beauté de la sagesse, de refuser l’utilitarisme mercantile qui transforme l’homme en machine à consommer. Le temps est venu de décider si l’on fait quelque chose ou si on laisse les autres faire pour nous.

L’homme s’est laissé enfermer par son égoïsme. La recherche actuelle de qualité de vie marque indéniablement un besoin de changement. Mais il est nécessaire de comprendre que notre recherche de bien-être ne peut se réaliser sans un éveil de la conscience. C’est beaucoup plus qu’un désir d’amélioration qui est requis.
L’éveil de la conscience est une ouverture au nouveau.
Et sans cette ouverture, rien de nouveau ne peut apparaître, ou plus exactement surgir.

Une nouvelle étape de l’évolution humaine se décèle dans la crise de la société.
Pour l’individu, cette évolution nécessitera un choix. Choix de vie, choix de conscience, qui permettra une ouverture au nouveau. Cela se ressentira comme la venue d’une force, d’une énergie, qui semblera totalement nouvelle.
Et pourtant qui aura toujours été là. Comme une graine qui n’avait pas encore germé.
Ce n’est pas un idéal, ni une formule poétique. Il y a réellement quelque chose de totalement nouveau qui attend. Une force qui peut modifier certains éléments essentiels de notre conscience.
Le vieil homme qui me permit de le découvrir l’appelait Adi Shanti. Mais d’autres noms lui furent donnés en d’autres lieux.

Aujourd’hui, je viens témoigner de cette rencontre et de cette expérience car j’ai compris que cela ne m’appartenait pas. Il a fallu près de 30 ans pour que j’ose en parler, pour que ce livre se prépare. Il a fallu ce temps pour que je comprenne et clarifie ce que furent pour moi les effets d’une rencontre foudroyante.
Celle avec un homme, un véritable sage, qui était aussi prophète : Sri Manoharan. Il fut un initiateur, un maître, un passeur. Un homme ordinaire, discret et peu connu en occident, il fut cependant un précurseur. Il n’y a que peu de documents sur cette grande âme, l’essentiel ici vient de mes souvenirs, de mon journal et de l’esprit qu’il m’a transmis.

Dans ce livre, je vous raconte un peu de mon parcours, mêlant à la fois quelques évènements extérieurs, des rencontres, des lectures qui m’éclairaient, et aussi des états intérieurs vécus au cours de cette rencontre.


Tout commença alors que je me sentais de plus en plus en décalage avec un entourage. Alors, un jour, j’ai décidé de changer de vie. Coûte que coûte. Même si on me prenait pour un fou insouciant, j’avais pris la décision de recommencer ma vie. Ça n’avait pas été difficile, en fait, la vie que je menais auparavant n’avait absolument plus aucun goût pour moi. La décision s’imposa avec force, elle a dû paraître extrême pour mon entourage. Mais elle fut la plus belle, et de loin. Ce fut comme un saut dans l’inconnu. Je quittai mes études, mon petit avenir tout tracé, mes relations, mon appartement. Je pris la route.
J’avais à ce moment acquis une nouvelle compréhension, mais je ne savais pas encore que c’était une force : je ne cherchais plus à contrôler tout ce qui pouvait arriver.
Je partis à Calcutta, aujourd’hui appelé Kolkata. Ce fut en premier lieu la découverte d’une autre culture.

Quelque chose de radicalement différent de mes petits voyages en Europe.
Et cette culture m’a immédiatement séduit. J’en parlerai donc car le Bengale mérite d’être mieux connu, de par sa grande richesse artistique et spirituelle. Mais je crois que l’essentiel n’est pas lié à cet exil, même si un déracinement peut faciliter un état d’ouverture, un détachement par rapport aux habitudes. Mais cela peut se passer chez soi, car l’essentiel se passe dans la conscience.

Je vous offre ma sincérité, et vous invite à laisser ces mots résonner en vous afin que la rencontre ait lieu. Le mental en paix, à la lecture de ce récit, il se peut qu’une phrase vous parle avec force. 

Alors, ce qui dépasse de très loin les mots se fraiera un chemin en vous. Beaucoup de choses indicibles se font entendre ainsi et ce qui est n’est pas écrit peut être perçu de cette manière.

J’ai ajouté à ce récit quelques pages de questions-réponses témoignant de ma démarche actuelle, espérant qu’elles aideront à expliciter le message du Shanti Marga (la voie de la paix) qui me fut transmis par Sri Manoharan.
Cette voie de la paix m’a révélé le pouvoir des décisions.

Cette force est appelée Samkalpa.
Tout ce que l’homme a vécu et créé sur cette terre est la conséquence de cette force.
Et tout ce que l’homme vit en ce moment est le fruit de décisions antérieures ; et tout ce qu’il vivra dans l’avenir sera le résultat de ses décisions présentes.

« Que vos décisions (Samkalpas) soient petites ou grandes, faites tous les jours quelque chose qui vous fera avancer vers votre but. Même si vous ne faites qu’un petit pas, c’est un progrès.» (Sri Manoharan)

Puisse ce livre rendre hommage à Sri Manoharan tout en respectant sa pensée et sa personne. J’ai mis dans ce livre le plus juste de moi-même comme il l’aurait souhaité.

Patrick Vigneau
  


« La prochaine étape de l’évolution humaine a commencé avec la venue de l’Adi Shanti.»


« Toute âme est en puissance divine.
Notre but est de manifester le divin qui est en nous en contrôlant la nature extérieure et intérieure.
Parvenons-y par le travail, par la maîtrise de l’esprit ou par la philosophie, par l’une de ces voies ou par toutes, et soyons libres.
C’est là toute la religion. Les doctrines, les dogmes, les rites, les livres, les temples et les formes ne sont que des détails secondaires

Swami Vivekananda
 

1. Adi Shanti, la paix originelle


Tordu de douleurs, tombé au sol sur le carrelage de la chambre, j’étais incapable de parler, le cerveau dans un état de panique. Je ne comprenais pas ce qui se passait en moi.
J’essayais de ramper jusqu’à la porte, mais elle semblait si loin ! J’avais mal, très mal, dans tout mon corps.
Puis j’entendis une voix qui murmurait à mes côtés. Je ne comprenais rien de ce qu’elle disait. Cela ressemblait à une longue litanie. Il me semblait alors qu’un homme âgé tenait ma main, enfin, je n’en n’étais pas trop sûr. Cependant, dans une sorte de brouillard, j’ai vu des yeux noirs et brillants qui me regardaient... Profondément... Puis j’ai dû m’endormir car je ne me suis souvenu de rien d’autre.
Quand je repris conscience, les douleurs avaient disparu, tout semblait aller bien. Quelques heures plus tard, le médecin m’apprit que cette crise aurait pu m’être fatale.
Mais il ne comprenait pas comment « cela » avait pu disparaître... tout seul… Cette expérience m’est arrivée dans une chambre d’hôpital en Inde, à Calcutta.
Ce fut ma première rencontre avec Sri Manoharan.

On peut dire que tout commença par la décision d’aller en Inde. Pourquoi avoir choisi Calcutta ? Ce ne fut pas vraiment un choix délibéré. Il y avait tout simplement des vols à bon prix pour cette destination.
Calcutta est situé au nord-est de l’Inde, dans la région du Bengale, arrosée par le delta commun du Gange et du Brahmapoutre. C’est une région riche essentiellement agricole qui est une véritable pépinière de sagesse. De prime abord,
Calcutta me sembla un immense bidonville terrifiant. J’eus l’impression d’arriver sur une autre planète. Je me demandais bien ce que je faisais là. Est-ce que je cherchais la sagesse ou bien est-ce que je fuyais mon mal-être ? En tout cas, 
je cherchais un sens à ma vie.
Enfin, c’est là, à Calcutta, que je l’ai trouvé. J’ai découvert le Shanti Marga. Ou peut-être le Shanti Marga m’a t-il appelé ?
Quand j’y repense, il me semble distinguer une logique
d’enchaînement des évènements comme si les décisions que je prenais dessinaient un chemin qui semblait être déjà écrit. Et pourtant, je le sais, tout aurait pu être autrement, mais cela se déroula ainsi, tel que je vais le raconter.
J’avais pratiqué le Hatha Yoga en France. Quelques romans mystiques avaient vivement éveillé ma curiosité. J’avais donc décidé d’aller voir des yogis, à la source, imaginant, bien sûr, rencontrer quelque sublime ermite méditant au fin fond de l’Himalaya, qui me ferait découvrir des secrets cachés... J’étais jeune, et très naïf.
Rien ne se passa ainsi.
Avec quelques adresses d’ashrams en poche, je voulais monter rapidement au nord du pays, dans les montagnes. Je ne désirais pas rester à Calcutta. A la descente de l’avion, je me rendis à la gare Howrah Station, un très beau bâtiment de style victorien pour acheter un billet de train. Ce fut la première expérience initiatique.

Et un premier choc ! Imaginez une gare immense, avec des mendiants, des estropiés, étendus sur le sol, des marchands qui vendaient de tout, et une foule dense et bruyante qui s’agitait en tous sens. Imaginez ces magnifiques et énormes locomotives à vapeur, toutes noires, l’odeur de charbon mélangée aux parfums d’épices et de friture qui émanaient des petites échoppes situées à chaque coin et recoin de la gare.
Deuxième choc : après avoir trouvé le formulaire à remplir pour obtenir le billet voulu, je cherchai le guichet adéquat pour acheter mon billet pendant plus d’une heure. Puis, après une bonne demi-heure d’attente dans une queue interminable, me faisant voler mon tour plusieurs fois par des indiens peu disciplinés, j’arrive au guichet et à ce moment là le préposé se lève pour aller boire son thé un peu à l’écart. Vingt minutes plus tard, il revient, et d’une voix indifférente m’apprend que je n’étais pas au bon guichet ! Là, j’ai eu envie de hurler, de quitter la gare, et de fuir l’Inde. Mais, j’avais décidé de partir dans l’Himalaya, à Darjeeling, il me fallait un billet. Encore une demi-heure de queue, au guichet adéquat cette fois-ci. J’avais demandé confirmation plusieurs fois. Et l’on m’annonce alors que le train que je souhaitais prendre ce soir-là était complet. Il y en avait un autre, mais dans trois jours seulement. J’ai failli « craquer ». Je ne savais pas à ce moment-là, qu’avec un « bakchich », une place aurait pu être trouvée.
Que faire ? Déçu, je m’écarte du guichet, pour réfléchir… Je décide alors de prendre un billet de première classe, pour constater amèrement que le guichet des premières classes était fermé. Fatigué et découragé, je suis sorti de la gare, abandonnant le projet d’acheter un billet de train ce jour-là.

Une profonde perplexité m’envahit soudain. Qu’est-ce que j’étais venu faire en Inde ? J’avais soudainement envie de
silence, de solitude. Toute cette foule, ce bruit, cette agitation continuelle de la ville, je n’étais pas venu pour ça. Je décidai alors de chercher une chambre d’hôtel pour me reposer. Avant de chercher un taxi, mon regard fut attiré par un vieil homme décharné qui vendait quelques livres et images pieuses posées sur un tissu au sol devant lui. Je regardai un moment avec fascination toutes ces bricoles, puis décidai finalement de lui acheter un petit livre intitulé « 
Shanti Marga ». Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai fait ce choix. En tout cas, je n’aurais jamais pu imaginer jusqu’où cela me mènerait.

Je passai la soirée dans une chambre d’hôtel à lire ce petit livre d’une trentaine de pages. Le Shanti Marga se présente comme la voie de la paix. Shanti signifie paix, Marga : voie. Cela concerne bien sûr la recherche de la paix intérieure, mais, c’est beaucoup plus que la tranquillité d’esprit. C’est beaucoup plus aussi que la résolution des conflits intérieurs. Il s’agit d’une expérience de conscience, disait le livre, où une force particulière, appelé Adi Shanti, est reçue.

Et cette voie concerne, chose originale dans le yoga, la vie relationnelle et l’évolution de l’humanité.
Par cette force, l’état de conscience change, et donc le comportement change. Il y a l’émergence d’un nouvel être.

Le Shanti Marga est une Voie spirituelle. Une voie de développement du potentiel divin de l’être. C’est à dire un processus d’unification de soi. Un chemin de révélation du trésor qui est caché au fond de chaque être. L’éveil de la conscience c’est traverser l’ombre pour découvrir la lumière qui est en nous. Et c’est bien ça que je cherchais !
Puisant ses sources dans la sagesse traditionnelle, tout en la faisant évoluer, cette approche se présente comme une voie totalement originale. Bien sûr, le Shanti Marga suit la quête de tous les yogas : la Libération. Mais en plus, il affirme que la Libération n’est pas un processus qui concerne l’individu, mais l’humanité.
Le but « final » n’est donc pas d’atteindre le Nirvana pour soi-même, afin d’échapper à la souffrance terrestre, ni pour connaître une sorte d’extase permanente. Car la recherche de la Libération n’est qu’une étape pour une œuvre plus grande : l’évolution de la conscience de l’humanité.

Et ce chemin d’évolution commence par la réalisation de conduites éthiques appelées Yamas. Cependant, le processus de cette réalisation est extrêmement exigeant. Il est alimenté par une force très particulière : la force du Sankalpa. Le Sankalpa exprime tout à la fois : la décision, la résolution, la détermination, l’engagement. Il est à la fois l’élément moteur et la condition indispensable au processus.

L’auteur du livret se nommait Sri Manoharan. Sur la dernière page du livret figurait une adresse. Le lendemain, je m’y rendis en richshaw.
 
Ouvrage publié par les Éditions Charles Antoni - L'Originel