mercredi 25 février 2015

• Nouvelles parutions

Parmi les grandes figures spirituelles de notre temps, Krishnamurti (1895-1986) fait exception. Il ne s’inscrit dans aucune des grandes traditions philosophiques ou religieuses et peut difficilement être rapproché d’autres penseurs, sages et mystiques de notre époque.
Écrire aujourd’hui un livre sur K. alors que tant d’ouvrages reprenant ses exposés s’affichent sur les rayons des librairies, est une gageure. Pourtant cette pléthore de textes n’est pas sans inconvénients, le principal étant peut-être de faire perdre de vue la grande simplicité et cohérence de sa pensée. Il reste une place pour une synthèse dégageant les grandes lignes de sa vie et de son message. C’est le projet de ce livre.
L’intelligence et la force de son message nous interpellent encore aujourd’hui : changer de regard, se libérer du connu, accueillir le réel, agir et vivre relié.
En ce temps de crises (économique, sociale et existentielle) nous avons besoin de lumière pour orienter nos vies et notre agir. Krishnamurti fait partie des sources qui peuvent nous en donner. Il a l’avantage sur d’autres sages et gourous prodigues de leurs conseils de ne pas chercher à nous imposer les siens. Rebelle ayant mis et tenu à distance l’univers des religions et des idéologies, il nous invite simplement à la vérité et à la liberté. 
Apôtre du silence, de l'expérience immédiate, du retour aux choses mêmes, K. renvoie sans cesse chacun à sa propre évidence. Sa singularité est d'être le témoin d'une innocence première, le messager exigeant d'une liberté sans frontières, d’être ancré dans la profonde vacuité.
C’est à cette innocence, à cette liberté et à cette vacuité qu’il nous convie.

© Extrait publié avec l'accord des Éditions Accarias-L'Originel

Par quelque bout qu’on le prenne, le premier constat que Krishnamurti nous amène à faire est celui de la nécessité d’une mutation de nos esprits et de nos cœurs. Sans une conversion profonde de nos manières de voir et de vivre modifiant notre regard et notre agir en ce monde, celui-ci ne peut que descendre une pente qui le mènera inexorablement au chaos. C’est cette conviction et le désir que ce changement se produise qui a déterminé sa longue marche à travers les nombreux pays qu’il a traversés, où il s’est posé et s’est exprimé. Une transformation du dedans des hommes et des femmes qu’il a rencontrés est le motif essentiel qui l’a fait agir et parler.
Le premier pas de cette transformation est la prise de conscience d’un mal-être, d’un dysfonctionnement de la société humaine et de chacun des individus qui la composent. Comme le Bouddha annonçant Sarvam Dukkham – Tout est souffrance – Krishnamurti, devant l’état de l’humanité, se livre à un constat pétri de tristesse et d’indignation:
«Les êtres humains ont souffert dans le monde entier et à travers les âges. Ils ont eu dix mille guerres. Songez aux hommes et aux femmes mutilés, aux larmes versées, à la détresse des mères, des épouses, à tous ceux qui ont perdu enfants, conjoints, amis... et nous continuons en multipliant les armements sur une vaste échelle. Il y a cette immense souffrance de l’humanité. Ce pauvre homme sur le bord de la route qui ne connaîtra jamais aucun confort... Il y a la souffrance de l’ignorance, de la solitude... la souffrance de la mort, d’avoir perdu quelqu’un. Et puis celle de notre propre dégénérescence, de notre propre perte, de notre manque d’intelligence, de capacité...» «Le monde entier est dans un état de confusion, de misère grandissantes. Cette souffrance, non seulement individuelle mais aussi collective, est extrêmement aiguë. Il s’agit d’une catastrophe mondiale.»
Pourtant, si K. dresse un tel état des lieux dans lesquels nous vivons, ce n’est pas pour se complaire dans la plainte et le ressentiment, mais pour appeler à l’action. Car à côté de ce tableau désolant de notre monde, il en dresse un autre, différent, qu’il ne cessera de reprendre au fil de ses interventions. Le monde est en souffrance, certes, mais il est aussi beau et vivant, et «nous sommes le monde», ce qui veut dire que nous avons pouvoir, en travaillant sur nous, de l’améliorer, de le changer. Nous pouvons lever le voile de l’ignorance, désactiver les réflexes de la peur, désamorcer les pulsions de la haine et de la violence. C’est la certitude en tout cas qui l’a toujours habité et a fait de sa vision de l’existence humaine une vision positive, évolutive, ouverte sur un inconnu prégnant de vie et d’amour.
La première chose pour nous orienter vers la transformation qui nous attend est d’apprendre à voir ce qui est et ce qui est à faire. À cet égard, K. nous conseille d’examiner la manière dont notre mental fonctionne, c’est-à-dire d’analyser le petit cinéma de notre cerveau qui nous projette à longueur de journée ses représentations, ses sollicitations, et que pour faire bref il appelle «la pensée».

≈≈≈≈≈≈≈

 L’écriture de ce livre répond à un élan pour partager et accompagner l’éveil à notre nature véritable, Être.

Voyage au cœur de soi est un guide spirituel à l’intention de personnes aspirant à se rapprocher de leur vérité profonde et à rayonner la Splendeur de Être. À partir d’une vision installée dans la Non-dualité, ce livre invite  à retrouver l'Unité. Il propose une approche unifiant le divin et l’humain, la conscience et la matière, la contemplation et l’action.
En tant qu’être humain, nous avons accès à deux dimensions : la dimension spirituelle, Être et la dimension humaine. Claudette Vidal partage ces espaces avec nous et nous accompagne dans leur découverte.
Plusieurs livres traitant de Non-dualité occultent le plan humain. L’auteur nous propose ici une vision élargie. L’originalité de cet ouvrage est de proposer une vision où il est nécessaire de reconnaître sa réalité humaine pour la transformer à la lumière de la conscience.
Le point de vue de la Conscience Source est un non point de vue. Le point de vue humain, quant à lui, traduit une expérience unique et personnelle. Le Divin et l’humain, l’Impersonnel et le personnel sont à jamais unis pour révéler l’infinie Beauté de l’expérience humaine.
Portant un regard sur l’évolution de l’humanité, ce livre facilite la compréhension du processus de transformation individuel et planétaire dans lequel nous sommes actuellement impliqués. L’éveil de la conscience y occupe une place prépondérante. Des panneaux indicateurs pointent, parfois discrètement et parfois ouvertement en direction du Soi.
Sans être lié à une religion ou courant spirituel, ce livre, à l’écriture fluide, porte le souffle de la mystique chrétienne, de l’hindouisme, du shivaïsme du Cachemire, du soufisme et d’autres courants spirituels.
Un livre inspirant qui donne du cœur et de l’élan pour le cheminement vers Soi.

Claudette Vidal est née au Québec et vit maintenant dans le sud de la France. Elle s’est éveillée à sa propre nature lors d’une rencontre avec Gangaji. Elle offre des rencontres et des retraites au Québec et en Europe. Elle a publiée, chez le même éditeur, Chemin d’éveil.

© Extrait publié avec l'accord des Éditions Accarias-L'Originel

Nous pourrions longuement disserter sur les caractéristiques d’une vie vécue dans l’ego. Il y aurait beaucoup à en dire. Tous les jours nous entendons des personnes étaler leurs malheurs ou leurs exploits et faire état de ce qu’elles aiment ou n’aiment pas. Tous les jours, nous échangeons avec des personnes vides intérieurement. Elles se réfugient dans leur mental et racontent tout ce qui s’y présente. Qu’elles parlent ou pas, leur mental fonctionne à plein régime. Il domine. Jusqu’à ce que le sommeil nocturne s’impose, le mental est actif. Dès le réveil, le mental se réactive… il est à nouveau bouillonnant. Il ne s’arrête jamais.

Pourquoi l’emprise de l’ego est-elle aussi forte ?
Pourquoi un Dieu vivant, si c’est ce que nous sommes, ne peut-il arrêter ce chaos ?
Vous êtes-vous déjà posé la question : pourquoi un Dieu vivant se laisse-t-il contrôler par un petit ego souffrant, vindicatif et intransigeant… ?
Comment ne pas se poser cette question essentielle… ?

La réponse est dans la question…

Car qui poserait cette question ?

L’ego, voilant la nature profonde de Être, ignorant l’identité de son Créateur et imbu de certitudes, est incapable de se poser cette question et - a fortiori - de s’intéresser à la réponse. Tout questionnement visant à réduire son pouvoir, à ébranler sa suprématie et à le remettre en question est d’emblée rejeté. Pourquoi partagerait-il ce pouvoir qui lui est si cher et qui nourrit fortement son sentiment d’exister ?

L’ego n’a aucune raison de laisser entrer… ne serait-ce qu’une parcelle de lumière.

Et pourtant…
Un jour, la souffrance pour certains, le questionnement pour d’autres, laisseront pénétrer un peu de lumière.
Malheureux, parfois dépité, il renoncera à une petite partie de son pouvoir pour éprouver un peu de soulagement, un certain apaisement… si minime soit-il.
Le réveil aura sonné… peut-être ? Probablement faudra-t-il plusieurs réveils pour qu’il perde un peu de sa superbe et rende les armes… À ce moment-là, et seulement à ce moment-là, un espoir de libération pourra être envisagé.

Nous parlons d’un réveil. Du réveil de qui s’agit-il ?

Il ne peut s’agir du réveil de l’Être, Être ne dort pas, il EST.

Il s’agit du réveil du dormeur. Qui est le dormeur ?

Le dormeur est le petit « moi », une création virtuelle.

Soudain, l’envie de découvrir quelque chose de nouveau surgit.
Nouveau, mais pas totalement inconnu... nous en soupçonnions déjà l’existence depuis un moment… L’attrait pour la découverte de ce trésor devient irrésistible, incontournable. C’est le début de la quête.

La majorité des gens vivent leur vie principalement dans l’ego, occasionnellement et furtivement ils expérimentent être, mais n’en sont que rarement conscients. Comme leur intérêt pour les affaires spirituelles n’est pas encore éveillé, ils sortent rapidement de cet état que leur mémoire qualifiera plus tard de moments idylliques. L’ego souffrant revient à la charge… Il exigera rapidement son butin. Fouetté par son insatiable besoin de reconnaissance et de contrôle, il revient avec force et détermination.

Nous nous sentons enfermés dans cette pièce trop petite pour nous… Nous pressentons que la vastitude infinie est la réelle dimension de notre maison. Alors, arrive un moment où nous voulons sortir de notre prison et retrouver notre vrai Soi. Les sentinelles (les peurs) font leur travail, elles gardent les portes du temple. C’est leur fonction. Pour sortir de cette chambre obscure, l’ego devra être humble et lâcher le contrôle. Une multitude de croyances devra être réévaluée à la lumière de la conscience. Chez certains, par un geste symbolique, l’ego devra se rendre et déposer les armes pour qu’une ouverture puisse se produire.

Sortir de la prison mentale ne se réalise pas à force de volonté. C’est dans le lâcher-prise et l’abandon que l’ouverture se déploie. Il ne s’agit pas de vouloir lâcher prise, juste de se relâcher intérieurement et de goûter…

L’ego éprouve un grand besoin d’amour et de reconnaissance. C’est lorsque la Conscience source pose un regard aimant sur la forme pensée appelée moi, que celle-ci disparaît. La conscience et l’amour permettent de dissoudre les murs de l’espace où l’ego est enfermé. N’étant plus fixé dans le mental, le regard Un se dévoile. L’identification au corps physique, émotionnel et mental cesse. La notion de séparation s’estompe. Peut-être faudra-t-il encore un peu de temps pour qu’elle disparaisse complètement…

Bien que leur nature véritable soit Amour et Conscience, les personnes qui vivent dans l’ego en sont souvent coupées ou partiellement inconscientes. Elles accèdent à cet espace de façon inopinée et furtive.

Selon l’espace où se trouve notre attention, les actions à mettre en place sont différentes.
Dans la conscience limitée, lorsque l’attention est captive du mental ou identifiée à une émotion, lorsque nous nous sentons piégés, enfermés ou bloqués, nous sommes appelés à lâcher prise et à nous ouvrir.
Nous pouvons aussi nous redresser intérieurement et physiquement pour retrouver notre verticalité, et ainsi accéder à notre puissance intérieure. Ce positionnement du corps et de la conscience aide à déplacer notre attention vers la Source, pour reconnaître que c’est en soi que le blocage ou le sentiment d’enfermement est vécu. À cet instant, la conscience commence à se détacher de sa création et revient vers elle-même.

À l’image d’une grande maison que nous n’avons pas totalement investie, une pièce est vacante. La Conscience est toujours là et nous l’ignorons. À nous de la découvrir et de l’habiter en conscience.
Dans la Conscience illimitée, nous pouvons voir, ressentir et accueillir les créations. Cette Conscience est impersonnelle ; la volonté personnelle n’y donne pas accès. C’est l’abandon de la volonté personnelle qui donne accès à la Conscience source.